Le Patient 45 / Retour post-COVID à l'hôpital

U rgences, consultations, hospitalisations: tous les accès duCHUde Liège sont sécurisés pour la reprise progressive des activités. Là plus que n’importe où ailleurs, onne plaisante pas avec les précautions d’hygiène et les gestes barrière. Quant aux cas de Covid-19 hos- pitalisés, désormais peunom- breux, ils sont absolument isolés des autres parcours de patients. Aucun risque d’en croiser dans l’enceinte de l’hôpital. « Gérer des maladies contagieuses fait partie de notre métier », rappelle An- ne-Catherine Geurts, Chef du service de Logistique Patient. De ce point de vue, « les principes de précaution ne sont pas différents d’autres virus aérosols que nous avons l’habitude de gérer, comme la grippe ou la tuberculose ». Naturelle- ment, l’ampleur de l’épidémie a amené l’institution hospitalière à sortir l’artil- lerie lourde. « Pour les soignants comme pour les patients, nous ne pouvons nous permettre de prendre aucun risque », in- siste le Pr. Alexandre Ghuysen, Chef de service adjoint des Urgences. Et si partout ailleurs le déconfinement est tangible, « nous ne sommes pas prêts à relâcher notre vigilance au niveau du CHU. Pourma part, c’est à l’extérieur des murs de l’hôpital que je ne me sens pas en sécurité, que ce soit dans la rue, les parcs ou les supermarchés », confie-t-il. Cette prudence sans concession peut d’ailleurs surprendre les patients à leur arrivée: autant être prévenu, le visage de l’hôpital a changé. CONSULTATIONS ET VISITES: APPLICATION STRICTE DESMESURES BARRIÈRE Passé l’entrée, vous ne trouverez pas une personne non masquée au CHU de Liège. « Nous avons installé des sortes de « check points » à l’accueil des différents sites, qui distribuent des masques à ceux qui n’en ont pas et assurent la désinfection des mains – tous deux obligatoires dans l’en- ceinte de l’hôpital. En amont, dans la file, la distance de sécurité est de mise. Nous faisons aussi le maximum pour responsabiliser les patients sur les mesures barrière notamment par des campagnes d’affichage dès l’entrée de l’hôpital. Chaque patient reçoit un SMS avant son rendez-vous et est prié de reporter sa visite s’il présente le moindre symptôme douteux », ex- plique Anne-Catherine Geurts. À l’entrée, des barrières séparent les flux d’entrées et de sorties. Dans les salles d’attente, de nombreux sièges sont condamnés. Les consultations physiques alternent avec des télécon- sultations, et un temps mort est prévu entre chaque rendez-vous. « L’idée est d’éviter que les patients ne se croisent, mais aussi de laisser le temps aux soi- gnants de désinfecter l’ensemble du matériel et du mobilier entre chaque consultation ». Ce timing est variable selon les services, « de même que les mesures d’hygiène, adaptées en fonc- tion des types de soins. Par exemple, les règles sont extrêmement strictes en ORL, car les soignants travaillent par définition près du visage ». Quant aux « communs » tels que cou- loirs, toilettes ou salles d’attente, « tous les points de contact y sont désinfectés plu- sieurs fois par jour: poignées de porte in- térieures et extérieures, boutons d’ascen- seurs et mains courantes, interrupteurs, rampes d’escaliers, bornes depaiement du parking, bornes des inscriptions… Ainsi que chaque chaise des nombreuses salles d’attente que compte le CHU! », détaille Christel Dossin, Chef des secteurs En- tretien-Lingerie-Buanderie. AUX URGENCES : DEUX FILIÈRES BIEN SÉPARÉES Pour le Pr. Alexandre Ghuysen, « nombre de patients craignent de se rendre auxUrgences de peur d’y contrac- ter le virus. Or le service a été entièrement réorganisé en deux filières distinctes, de sorte que les cas de Covid-19 ne se re- trouvent pas auxUrgences classiques. Le tri se fait avant même l’entrée, dans une zone protégée. Tout patient est considé- ré comme suspect a priori: si son état le permet, celui-ci doit d’abord rencontrer unmédecin et répondre à une quinzaine de questions sur ses symptômes. Si son état ne le permet pas, il sera traité avec les plus grandes précautions jusqu’à ce qu’on ait les résultats du dépistage. Dans tous les cas, au moindre doute, le patient sera pris en charge dans la filière Covid. Cette filière spécifique, isolée du reste, est équipée pour pou- voir prendre en charge n’importe quelle pathologie avec des mesures de sécurité maximales. Même du côté des Urgences classiques, l’ambiance est particulière: tout est désinfecté en permanence, tout le monde est tenu à distance et porte unmasque, le person- nel est testé chaque semaine…». HOSPITALISATIONS : DÉPISTÉS AVANT D’ENTRER ! Le principe reste le même pour les hos- pitalisations, qu’elles passent ounonpar les Urgences: « Que l’hospitalisation soit programmée oupas, tout patient admis à l’hôpital sera testé à l’entrée pour voir s’il est porteurduvirus, demanièreàmainte- nir la séparationabsolue des zones Covid et non-Covid », explique lePr. Alexandre Ghuysen. « Dans le cas d’une hospitali- sation programmée, le patient est même testé deux fois: deux jours avant l’admis- sion et le jour-même. Nous ne pouvons en aucuncasnous permettrede laisser entrer le cheval de Troie dans la place! » Jen D. L’hôpital est plus sûr que les supermarchés! 16/05/2020 Plus de 300.000 morts du Covid-19 dans le monde 17/05/2020 On passe sous la barre des 200 patients sous respirateur : 196 18/05/2020 Rentrée des classes pour les 6 e primaires et secondaires 3 ? MÊME PAS PEUR! « LES HÉROS DU CORONAVIRUS » Cet ouvrage s’est donné pour mis- sion de tracer le portrait de ceux et celles qui, par leur engagement, ont permis aux citoyens de surmonter cette crise sans précédent. Cela concerne le personnel soignant mais aussi le personnel ambulan- ciers, les civils engagés dans des ac- tions de bénévolat, des entreprises qui se sont converties pour ré- pondre aux pénuries. Sans oublier le personnel des laboratoires et les chercheurs. Une place importante y est faite au CHU de Liège et à l’Université par l’auteur, Vincent Liévin, journaliste médical.

RkJQdWJsaXNoZXIy MjkwMTYw