Le Patient 45 / Retour post-COVID à l'hôpital

CORONAVIRUS I SONDAGE EXCLUSIF Editeur responsable: Sudpresse - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction: • Frédérique Siccard • Jennifer Devresse • Caroline Doppagne • Cécile Vrayenne • France Dammel • Delphine Gilman Coordination: • Louis Maraite • Rosaria Crapanzano Photographies: • François-Xavier Cardon Mise enpage: • Sudpresse Creative Impression: • Rossel Printing EDITO N’AYEZ PAS PEUR! Cette exhortation du pape Jean- Paul 2 fera sourire mais c’est bien l’enseignement majeur du sondage exclusif que nous avons réalisé auprès des patients du CHU de Liège à propos de leur perception du retour à l’hôpital alors que le Coronavirus semble maîtrisé. L’hôpital s’est en tout cas vidé de ses patients COVIDet la deuxième vague n’a pas pris l’ampleur que l’on craignait. Les optimistes di- ront que le déconfinement a aussi bien fonctionné que le confine- ment au mois de mars; les pessi- mistes poursuivront à répéter les consignes de prudence. Le rapport entre optimistes et pessimistes, selon notre sondage, est de deux tiers/un tiers. Deux tiers n’ont plus peur de rejoindre l’hôpital, pour une hospitalisation ou une consul- tation reportée. Le message papal du titre s’adresse donc au tiers d’inquiets. Ceux-là sont au centre de nos attentions dans ce numéro spécial consacré à la reprise des activités. Parce que leur crainte peut leur jouer des tours. Bonne lecture… LA RÉDACTION LEMOTWALLON « I-n-a deûs afêres qui n’si sawourèt måy ossi bin qui qwand on n’lès a pus: li santé èt l’djonèsse. » « Il y a deux choses qui ne s'apprécient vrai- ment que quand on ne les a plus: la santé et la jeunesse » Traduction:JoséCapelle.Merci ! L q Ligne du temps | Évolution de l’épidémie 15/05/2020 Selon la 2 e enquête de Sciensano, 1 Belge sur 4 a pris du poids pendant le confinement 15/05/2020 Après le RFC Liégeois, don de 30.000€ du Standard de Liège à la Fondation Léon Frédéricq 16/05/2020 La barre des 9.000 décès est franchie en Belgique : 9.005 • CHU 2 F ort de près de 500 répon- dants, notre sondage sur votre perception de la crise sanitaire est riche d’ensei- gnements. Ainsi, ce virus vous a-t-il fait peur? Peur de l’attraper, peur du confinement, au point que cela en devienne quasi invi- vable? Oui, mais seulement pour un peu plus d’un sondé sur quatre. Cetteangoissevousa-t-elleétreintaupoint de préférer éviter les hôpitaux, quitte à en oublier vos autres soucis de santé? Là en- core, certains d’entre vous l’avouent: oui, unquart des répondants a craint dedevoir venir à l’hôpital par peur de la contagion. Et certains ont préféré attendre avant de venir consulter un spécialiste.Mais lama- joritédits’ysentirensécuritégrâceàtoutes les mesures de précautionmises en place. Ca, c’est très positif. Et beaucoupprofitent du sondage pour remercier nos soignants de leur dévouement. DU BONS SENS… On aurait pu s’attendre à davantage de pa- nique vu, comme certains d’entre vous le notent d’ailleurs, le côté anxiogènede cette crisesanitaireinédite.Crisequiafaitsurgir bonnombre de questions (et de contradic- tions,) dont certaines demeurent encore sans réponse garantie à l’heure actuelle. Mais non. Au contraire, nos sondés font preuvedebeaucoupdebonsens:oui,leport dumasquedevraitêtreobligatoiredansl’es- pace public, trouvez-vous.Oui à laprise de mesures pour limiter le risque d’infection à la maison comme à l’extérieur. Du bon sens, et pour le reste, de la patience: « J’ai très bien vécu le confinement, mais j’espère qu’à la mi-juin on pourra revoir sa famille et ses amis », confie Marie-Anne. …ETDU SENS CRITIQUE Par ailleurs, vous êtes nombreux à regretter lemanquede respect desmesures de confi- nement et, désormais, de déconfinement. « Je ne me fie qu’à moi-même et à mon en- touragetrèsproche »,nousditPaul.Certains préfèrent encore attendre avant d’aller faire des courses enville, « l’épidémie n’étant pas encore passée ». D’autres regrettent déjà cette parenthèse de vie sans précédent que le virus nous a imposé: « Je crains le retour à la vie comme avant. Ce Covid a ralenti les rythmes, et c’était plutôt bien (pour cer- tains) », soupire un sondé. Beaucoupderépondantsontsuivil’actualité Covid-19 de près, et notre sondagemontre de fortes critiques vis-à-vis des médias lar- gement accusés « d’en avoir fait trop ». Un catastrophisme qui vous lasse vraiment. « Les médias répètent en boucle des ques- tions auxquelles il est encore trop tôt pour répondre », analyse Geneviève, « ils ont donné trop de place aux «Y a qu’à» et trop critiques vis-à-vis du politique». Enfin, concernant l’avenir, vous êtes entiè- rement d’accord avec la question « je crains qu’un vaccin ne se fasse encore longtemps attendre ». Merci à tous pour votre parti- cipation! Cécile Vrayenne VENIR À L’HÔPITAL? M La Covid-19 n’a pas échaudé votre confiance dans l’hôpital «RESPECTER LES RÈGLES, C’EST RESPECTER LES AUTRES, QUI PLUS EST LES SOIGNANTS» (CHANTAL) QUI A PEUR ? Les personnes âgées, déclarées plus à risque dès le début de la crise sa- nitaire, sont-elles les plus angoissées face à la pandémie actuelle? Eh bien non, pas forcément. Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, notre sondage montre que tous les groupes sociaux sont représentés parmi ceux qui avouent avoir peur du virus et/ou de l’hôpital. Des jeunes (20-30 ans) et des moins jeunes (60 et +), les plus anxieux étant les 50-60 ans (peut-être parce qu’atteints de maladies chroniques qui les fragilisent?). L’analyse des résultats révèle égale- ment que la peur est (deux fois) plus grande chez ceux qui habitent à la campagne, plutôt qu’en ville. Marie : « Trop d’infos, on entend tout et son contraire. Pourmoi, la peur est celle de ne pas savoir quoi faire pour bien faire… J’ai peur pour l’avenir, pour l’avenir demes enfants.Mais je crois en vous, médecins, infirmières. » Cédric : « Les réseaux sociaux permettent de véhiculer n’importe quoi à des gens qui n’ont pas toujours le ba- gage scientifique minimum, ce qui conforte la peur, la manipulation, les théories du complot, les thèses contre la vaccination, les complots politiques… » Nathalie : « Diagnostiquée Covid fin mars, je peux dire que ces semaines demala- die ont été les plus longues et les plus tristes de ma vie. Je me demande toujours si je suis bien revenue à la réalité. » Lorenzo: « L’Homme a connu pire, mais soyons prudents! Nous avons la chance d’être dans une autre époque, avec une technologie, de bons chercheurs qui collaborent avec lemonde et de bons hôpitaux. »

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