Le Patient 44 - Retour progressif à la normale

LES DEUX GRANDES VOIES VACCINALES HISTORIQUES ....................................... LES VACCINS VIVANTS LES VACCINS SYNTHÉTIQUES PRINCIPE On infecte le sujet avec un microbe vivant mais at- ténué qui va aller circuler dans l’organisme et donc mimer une vraie infection. On fabrique la protéine contre laquelle onveut que le systèmeimmunitairedéveloppeuneréponse.Onpeut alors injecter soit la protéine elle-même, soit l’acide nucléique permettant la synthèse de cette protéine. AVANTAGE Très efficace Sécurité totale INCONVÉNIENT Moindre sécurité car les virus atténués peuvent par- fois récupérer une certaine virulence EXEMPLES Vaccin contre la fièvre jaune La plupart des vaccins modernes Ligne du temps | Évolution de l’épidémie 05/05/2020 Un Arrêté royal permet l’exercice de l’art infirmier par personnes non qualifiées fait débat 06/05/2020 Création d’une biobanque plasma convalescents COVID 06/05/2020 Conférence de presse du CNS sur le déconfinement • CHU 16 RECHERCHE I INTERET MEDICAL ET ECONOMIQUE TROIS PISTES POSSIBLES ........................................................................................................................................................................................................ Pour l’instant, les essais en cours concernent des vaccins atténués mais surtout des vaccins synthétiques uti- lisant soit une protéine-clé du virus soit l’acide nucléique permettant la synthèse de cette dernière chez le su- jet vacciné. Tout le monde a les yeux rivés vers des anticorps, mais la réponse immunitaire ne se résume pas à cela. « Il y a aussi des mécanismes impliquant des lymphocytes T tueurs. Ils ont la capacité de détruire les cellules infectées par le virus etmettent ainsi un terme à l’infection. Les vaccins avec acide nucléique ont pour avantage de stimuler à la fois la production d’anti- corps et celle de ces cellules tueuses, ce qui est aussi le cas des vaccins atténués. Cela dit, les vaccins synthétiques sont plus sûrs, or ici la sécurité sera la première priori- té », souligne Michel Moutschen. LE LONG CHEMIN… Voici les différentes étapes pour arriver au vaccin : - Déterminer la cible: OK - Pouvoir produire cemorceau du virus sous forme de protéine ou d’acide nucléique: OK - Le tester chez des animaux de laboratoire: OK (chez le singe) - Le tester chez des humains sains pour évaluer la sécurité - Chercher la dose qui donnera le plus d’anticorps possible - Vacciner à plus grande échelle avec un bras contrôle (un placébo) - Suivre ces personnes plusieurs mois pour voir si elles ont été protégées ou non - Vacciner la population La course effrénée pour le vaccin NE PAS ATTENDRE LE MIRACLE ........................................... Ace jour, plus d’une centaine de vaccins sont en développement. « Notre pays est plutôt bienplacé avec des firmes de renom telles que Janssen ou GSK…Croisons les doigts en tout cas pour qu’un vaccin soit trouvé au plus vite car il est probable que le virus ne disparaitra pas complètement et resurgira à l’automne ou l’hiver pro- chain », lance l’infectiologue. Cela dit, le Pr Moutschen ne veut pas donnerde fauxespoirs: « Certains vaccins comme celui contre l’hépatite B protègent à la fois l’individuvacciné et lapopulation en bloquant sa propagation. Ici, vu que certaines personnes qui ont été faiblement atteintes ne développent pas d’anticorps, on ne peut donc pas postuler qu’en leur permettant d’acquérir des anticorps, ce portage très superficiel du virus sera inhi- bé… On peut toutefois raisonnablement postuler que les personnes vaccinées béné- ficieront aumoins d’une protection vis-à- vis des formes graves du Covid-19 ». France DAMMEL P lusieurs sociétés pharmaceutiques sont lancées dans la course au développement d’un vaccin contre le SARS-CoV2. Le temps presse. Il s’agit ici de sauver des vies. Le Pr Michel Moutschen, infectiologue au CHU de Liège, tempère les espoirs à court terme. UN VACCIN, COMMENT ÇA MARCHE ? .......................................................................................................................................... Quandonest encontact avecunmicrobe (ou une toxine), notre système immuni- tairedéveloppeune réponsequi peut être liée notamment à des anticorps qui font en sorte que lorsque l’on y est confronté à nouveau, on bénéficie d’un niveau de résistance préalable plus important que lors de la première rencontre. C’est un souvenir qui est extrêmement spécifique du microbe. « On s’en sou- vient et quand on le rencontre l’année suivante, on est mieux préparé pour y faire face. Lorsque l’on vaccine un in- dividu, on génère en quelque sorte le souvenir ‘artificiel’ d’une infection pas- sée. Pour y parvenir, on présente à l’in- dividu une ou plusieurs ‘signatures’ du microbe en question (ex : des protéines) pour obliger son système immunitaire à développer une mémoire spécifique de ce microbe. Il sera ainsi mieux armé s’il rencontre à nouveau le microbe », explique le Pr Moutschen. PR. MOUTSCHEN

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