Le Patient 28

5 « Un trop grand nombre de patients sont toujours dépistés trop tard (appelés ‘late presenters’): chez nous, au CHU, 44% des nouveaux cas ont une immunité déjà fortement altérée suite au VIH! Il faut améliorer le dépistage volontaire, et aussi de notre côté, médecins, en y pensant même avec des patients qui ne font pas partie des groupes à risque », souligne le Dr Darcis. Le sida est devenu une maladie chronique, qui permet d’avoir une espérance de vie quasi égale à celle des séronégatifs, mais il n’épargne aucune frange de la population. Le dépistage, plus que jamais! Les espoirs de traitement De nouvelles pistes thérapeu- tiques sont constamment à l’essai, notamment au CHU qui teste la « bithérapie », voie prometteuse pour remplacer la trithérapie: « Les molécules sont plus efficaces, deux pourraient suffire au lieu de trois », précise le Dr Darcis. Cette nou- velle formule, déjà à nos portes, se prendrait en comprimés ou « en injection intramusculaire, permet- tant d’espacer les doses (1 injection par mois ou tous les deux mois). » Autre espoir, non pour demain mais d’ici quelques années: les anticorps, mis au point grâce aux personnes qui, exposées au virus, ne développent pas la ma- ladie (1% de la population, dite ‘contrôleur d’élite’). « L’injection d’anticorps neutralisants est une voie à suivre pour le traitement des patients infectés par le VIH. Des études intéressantes viennent d’être publiées, notamment dans la pres- tigieuse revue Nature: les patients ont maintenu, grâce aux anticorps, une charge virale indétectable pen- dant de nombreuses semaines (de 15 à plus de 30) sans autre traite- ment. Toutefois, il s’agit d’études préliminaires qui devront être confirmées à plus grande échelle. » Le CHU participe aussi à des études d’impact de diverses stra- tégies sur les réservoirs latents (cachés) du virus: « Ces réservoirs sont considérés comme l’obstacle principal à la guérison. » Car oui, l’espoir de guérir un jour du sida est permis. Un seul cas est connu à ce jour: « le patient de Berlin », guéri en 2009 après une double greffe de moelle osseuse. Cécile Vrayenne CONFÉRENCE ET MARCHÉ DE NOËL À l’occasion de la Journée mondiale, le CHU organise une conférence, « Ensemble contre le sida », le jeudi 22 novembre à 13h30 à la Tour GIGA au Sart Tilman (10 € , au profit de l’asbl Solidarité Centre de Référence, info & réservation: crs@chulie- ge.be ). «Nous organisons aussi un marché de Noël, la semaine du 3 décembre, dans la Verrière du CHU», annonce Chantal Joachim, assistante sociale au CRS. Des dépistages seront réalisés sur place grâce au test sanguin rapide. 1981 1987 1996 2007 2018 DEMAIN APRÈS DEMAIN SIDA, c’est le nom donné à une maladie inconnue, qui frappe le système immunitaire, apparue aux USA dans les ’70. Début d’une pandémie. Décès inéluctable 1 er médicament antirétroviral, l’AZT. 6 doses par jour. Gros effets secondaires. Le virus résiste, le Sida reste mortel Apparition de la trithérapie (cocktail de 3 antirétroviraux). Jusqu’à 20 comprimés/jour. Forte toxicité mais la mortalité diminue Trithérapie en un seul comprimé (Atripla) Le sida est désormais une maladie chronique. On peut ne plus la transmettre à son partenaire et on peut y échapper Bithérapie. Une injection tous les deux mois Anticorps. 3 à 4 injections/mois

RkJQdWJsaXNoZXIy MTk1ODY=