Art et Architecture - CHU de Liège

Claude Viallat (Nîmes, 1936) Route 789 Après des études à l’École des Beaux-Arts à Montpellier puis à Paris, Claude Viallat enseigne quelques années à l’École des Arts décoratifs de Nice avant d’assurer la direction de l’École des Beaux-Arts de Nîmes en 1979 et de donner des cours à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris, après 1991. Depuis le milieu des années 1960 il développe une critique du tableau traditionnel et réalise ses premières toiles sans châssis, pratique la peinture au sol, chère à Pollock et, bien plus tard, à Debré. Participant au mouvement d’avant-garde de la décennie suivante, il est, quelque temps, membre du groupe Supports/Surfaces. Explorant de nouvelles possibilités pour les supports et pour les usages des colorations, il s’éloigne d’un primitivisme austère au profit d’un lyrisme de la forme et de la couleur. Il marque de son empreinte des parasols, tentes, bâches, faisant intervenir la polychromie mais aussi les singularités (découpes, coutures) des textiles. Il « manipule » les toiles sans apprêt, effectue des pliages, des brûlures, il les enterre et les salit. Il crée ou plutôt laisse apparaître « la » forme, qui devient module apposé à intervalles réguliers, comme chez Buren ou Toroni. Sans intention figurative et fruit du hasard, souvent associé à une éponge, à un dos féminin dénudé, ce motif qui jalonne toute sa carrière devient un véritable instrument de travail, comme un pochoir dont l’empreinte se répète inlassablement sur la totalité de multiples supports. La radicalité du système de Viallat participe à une époque de contestations de l’abstraction lyrique et géométrique. Son travail pictural est relayé par plusieurs textes théoriques dont Fragments, en 1976. Sur les lambris posés dans les dégagements du Service des urgences, le contour seul apparaît et le processus sérigraphique s’adapte au souhait de l’artiste : nuancer la couleur au fil des reproductions en ajoutant, directement sur l’écran sérigraphique et sans enlever d’encre, des pâtes d’émail coloréde sorteque l’onpassed’une couleur à l’autre, du jaune à l’orange, de l’orange au rouge, etc. Toutefois, le choix de l’impression industrielle sur lambris parfaitement lisse ne s’harmonise que partiellement à la démarche de Viallat qui recherche surtout les irrégularités et les incidents de surfaces, les aléas du support. Rien de cela au CHU, au contraire, la perfection est de mise ; si elle diminue la cohérence de l’intervention de l’artiste, celle-ci ne perd rien de sa qualité esthétique. Lambris, par Claude Viallat. © CHU. 30

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