Art et Architecture - CHU de Liège

Le CHU et l’art contemporain Remarquable par la qualité esthétique de sa conception et le raffinement de ses moindres finitions, le CHU de Liège se distingue également de la plupart des constructions hospitalières par les interventions d’artistes que l’architecte Charles Vandenhove y a intégrées. Comme dans presque toutes ses réalisations, celui-ci y établit en effet un dialogue entre architecture et arts plastiques et les œuvres, conçues par des artistes de renommée internationale, ne sont ni secondaires, ni anecdotiques, mais participent à l’économie générale du bâtiment. Même si beaucoup des usagers quotidiens du lieu n’y prêtent plus attention, la présence d’interventions artistiques fait de l’hôpital l’un des plus riches sites de la région liégeoise en matière d’art contemporain. Les œuvres d’artistes, qu’ils soient internationaux ou d’origine liégeoise, tels Sol LeWitt, Daniel Buren, Jo Delahaut ou Jacques Charlier, sont en effet intégrées étroitement au bâtiment. Charles Vandenhove a demandé à une dizaine d’artistes de lui proposer des projets pour la réalisation de lambris de tôle émaillée destinés à l’ensemble des couloirs et chambres du complexe. Ces éléments ont une double fonction : outre qu’ils assurent une protection efficace à la partie basse des murs (les tôles sont à la fois solides et lavables, et leur état général de conservation après 30 ans d’usage est étonnant), les panneaux jouent également un puissant rôle de repère visuel dans une structure architecturale basée sur une modularité standardisée. En fonction du « vocabulaire » plastique de chacun des artistes, quelques règles communes s’appliquent à la plupart des interventions, notamment l’usage de couleurs vives dans les couloirs et de couleurs pastel dans les chambres d’hospitalisation (c’est le cas pour les œuvres de Buren, Viallat, Debré, Romus) ainsi que des dimensions standardisées de 103 x 200 cm pour chaque panneau. Jean-Charles Blais (Nantes, 1956) Tour 2 niveau +1CD (soins intensifs, pas d’accès public) Formé à l’École des Beaux-Arts de Rennes, Jean-Charles Blais rejoint Paris et adhère, au début des années 1980, à la figuration libre qui prône le renouveau du figuratif en réaction à l’abstraction des années 1970. Ses fragments de personnages monumentaux sont peints au revers de matériaux de récupération, essentiellement d’affiches arrachées. En 1990, il décore la station de métro Assemblée nationale à Paris. Peu après, il intervient, avec Daniel Buren et Patrick Corillon, entre autres, au Théâtre des Abbesses à Paris, à l’occasion de l’édification confiée à Charles Vandenhove. Il expose régulièrement, notamment à Paris, New York ou Tokyo et, en 2013, le Musée Picasso à Antibes lui consacre une rétrospective. Pour le CHU, Blais propose le détail d’un personnage monumental dont il esquisse sommairement les contours en blanc sur fond bleu foncé. Il le met en scène, de dos ; on ne voit que les jambes portant un pantalon et les pieds chaussés de lourdes bottines. « Mes silhouettes – déclare-t-il – bougent, comme un dessin qui s’anime, respirent, se transforment, expirent. » Sur le fond constellé de taches sont disséminées des feuilles mortes stylisées. L’œuvre s’inscrit dans la figuration libre des débuts de l’artiste et constitue l’une des deux interventions artistiques figuratives au CHU. Blais décline le corps, le départ, la fuite ou l’anonymat en résonnance avec le lieu. 19

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